PROGRAMMATION OCTOBRE 2009
Japon, 2009, 3h10, VOSTF, interdit -12 ans
Avec Sakai Maki, Jibiki Go, Onishi Shima
Avec Sakai Maki, Jibiki Go, Onishi Shima
Du milieu des années 1960 au début des années 1970, l’itinéraire de plusieurs étudiants japonais, passés des mouvements contestataires à la lutte armée. Le dogmatisme conduit ces jeunes gens, d’abord indignés par la tartufferie d’un gouvernement japonais à la solde des américains, à mener une vie clandestine dans les montagnes et à s’entretuer lors de purges horrifiantes avant même de s’attaquer au grand capital. Leur parcours dramatique culmine dans une prise d’otage médiatisée, baptisée « l’incident d’Asama Sanso ».
« PURGER PAR LA VIOLENCE
Une telle situation, observée au même moment dans de nombreux pays, a pris au Japon des proportions inouïes. Le film débute par des images d'archives, et le récit détaillé, sobre, d'une efficacité pédagogique à toute épreuve, des événements qui allaient déterminer la situation décrite. Les échecs successifs des combats des années 1960 (lutte contre le traité américano-nippon, contestation étudiante) ont en effet conduit à une radicalisation d'une partie du mouvement.
Le film va, dès lors, s'attacher à ceux qui ont créé la Faction armée rouge et la Fraction révolutionnaire de gauche. Les images d'archives se raréfient et le film tourne au huis clos. Passés à la clandestinité, réfugiés dans un chalet de montagne près de Nagano, une poignée de militants des deux partis partagent leur temps entre l'entraînement physique et l'apprentissage théorique. Progressivement, le groupe va purger, par la violence, ses éléments les moins sûrs. Les séances d'autocritiques tournent au procès politique, qui débouche sur l'élimination de supposés traîtres ou "mous". Quatorze corps seront retrouvés, des membres du groupe exécutés par leurs camarades.
Wakamatsu tente de décrire la mise en marche de ce mécanisme qui conduit à cette dérive atroce et autodévoratrice. Les coups et les tortures orchestrés par le couple monstrueux que constituent les leaders du groupe enivrent jusqu'au spectateur plongé dans ce qui va devenir un inhumain pandémonium sanglant.
La spirale de violence mène à un chaos proprement shakespearien. Forme extrême d'un stalinisme appliqué qui vire à la mystique sanguinaire, le comportement des protagonistes est objectivement reconstitué par un cinéaste fasciné par un engrenage dont l'extrême brutalité accentue l'absurdité. Filmant en numérique, en se rapprochant au plus près des protagonistes, le réalisateur colle sa caméra aux personnages et concentre progressivement son attention dans une manière de scruter les visages. Les faces sont tordues par la souffrance ou, au contraire, d'une impassibilité soit impitoyable, soit énigmatique. En cherchant la vérité des visages, Koji Wakamatsu tente de traquer, sans doute, l'expression d'une humanité perdue par le fanatisme. »
Jean-François Rauger, Le Monde
« PURGER PAR LA VIOLENCE
Une telle situation, observée au même moment dans de nombreux pays, a pris au Japon des proportions inouïes. Le film débute par des images d'archives, et le récit détaillé, sobre, d'une efficacité pédagogique à toute épreuve, des événements qui allaient déterminer la situation décrite. Les échecs successifs des combats des années 1960 (lutte contre le traité américano-nippon, contestation étudiante) ont en effet conduit à une radicalisation d'une partie du mouvement.
Le film va, dès lors, s'attacher à ceux qui ont créé la Faction armée rouge et la Fraction révolutionnaire de gauche. Les images d'archives se raréfient et le film tourne au huis clos. Passés à la clandestinité, réfugiés dans un chalet de montagne près de Nagano, une poignée de militants des deux partis partagent leur temps entre l'entraînement physique et l'apprentissage théorique. Progressivement, le groupe va purger, par la violence, ses éléments les moins sûrs. Les séances d'autocritiques tournent au procès politique, qui débouche sur l'élimination de supposés traîtres ou "mous". Quatorze corps seront retrouvés, des membres du groupe exécutés par leurs camarades.
Wakamatsu tente de décrire la mise en marche de ce mécanisme qui conduit à cette dérive atroce et autodévoratrice. Les coups et les tortures orchestrés par le couple monstrueux que constituent les leaders du groupe enivrent jusqu'au spectateur plongé dans ce qui va devenir un inhumain pandémonium sanglant.
La spirale de violence mène à un chaos proprement shakespearien. Forme extrême d'un stalinisme appliqué qui vire à la mystique sanguinaire, le comportement des protagonistes est objectivement reconstitué par un cinéaste fasciné par un engrenage dont l'extrême brutalité accentue l'absurdité. Filmant en numérique, en se rapprochant au plus près des protagonistes, le réalisateur colle sa caméra aux personnages et concentre progressivement son attention dans une manière de scruter les visages. Les faces sont tordues par la souffrance ou, au contraire, d'une impassibilité soit impitoyable, soit énigmatique. En cherchant la vérité des visages, Koji Wakamatsu tente de traquer, sans doute, l'expression d'une humanité perdue par le fanatisme. »
Jean-François Rauger, Le Monde
SEANCES
Mercredi 7 octobre à 17h
Jeudi 8 octobre à 20h30
Samedi 10 octobre à 21h
SORTIE NATIONALE
Jeudi 8 octobre à 20h30
Samedi 10 octobre à 21h
SORTIE NATIONALE