PROGRAMMATION MAI 2008
Chine, 2007, 1h21, VOSTF, documentaire
Avec Ke Ma
Avec Ke Ma
Canton, un jour lourd et étouffant. Un ventilateur électrique soulève les jupes suspendues à un fil de fer et révèle les visages des ouvrières d'une usine de textile. Au milieu du bruit tonitruant des machines à coudre, les ouvrières paraissent incroyablement calmes sous les néons fluorescents. Les vêtements qui vont bientôt quitter l'usine seront expédiés vers des clients inconnus. De même, l'avenir de chacun de ces visages le long de la ligne de production semble bien flou.
Paris en hiver. La créatrice Ma Ke est venue présenter sa toute nouvelle marque "Wu Yong" à la Semaine de la mode Automne/Hiver 2007. Elle enfouit ses créations dans la terre pour que la nature et le temps y laissent leur empreinte. Elle privilégie les produits artisanaux qui parlent d'eux-mêmes et déteste les chaînes de montage. C'est une créatrice à l'encontre de la mode.
Fenyang, couverte de poussière, province du Shanxi. Une petite échoppe de tailleur dans la région minière fréquentée de temps en temps par des ouvriers venus pour des travaux de raccommodage et un peu de conversation. Dans la nuit noire, les lampes des mineurs et leurs cigarettes incandescentes semblent bien seules. Une femme coud, tenant sur ses genoux un sac plastique de vêtements raccommodés pour se réchauffer.
« (…) Useless s’inscrit dans une trilogie dont le premier volet était Dong sur le peintre Liu Xiaodong, et le second sur la créatrice de mode Ma Ke. (…) A ma grande surprise, je me suis rendu compte que sa collection me faisait réfléchir sur les réalités sociales de la Chine, y compris sur l’histoire, la mémoire, le consumérisme, les relations humaines, la grandeur et le déclin de la production industrielles. (…) Comme dans Dong, l’artiste, le sujet du film et moi-même nous sommes trouvés en face d’une même réalité et nous sommes partis du même point de départ. Ils travaillaient respectivement avec de la peinture et du tissu, moi avec une pellicule. »
Jia Zhang-Ke, [Dossier de presse],« Challenge :un entretien avec Jia Zhang-Ke », propos recueilli par Tony Rayns, Pékin/Londres, Août 2007.
« Là est la force du cinéma de Jia Zhang-Ke, dans ces allers-retours, dans cette façon qu’il a de fabriquer du réel à partir d’observations que chacun pourrait faire mais dont il ordonne le sens. Et c’est un portrait d’une remarquable justesse qu’une fois de plus il donne de la Chine, en ayant l’air de ne pas y toucher, de simplement montrer au spectateur. »
Emile Breton, « Chine : portrait en trois mouvements », L’Humanité, le 6 février 2008.
« Jia Zhang Ke ne faiblit pas, continue de nous subjuguer et de prendre à chaque nouveau film une dimension de plus en plus grande. Dans ce documentaire, le cinéaste chinois observe quelques effets et fragments de la mondialisation avec son sens habituel du cadrage précis, du réel palpitant dans chaque plan, d’un montage qui respire, imprimant une dimension politique à tout ce qu’il filme sans jamais avoir recours à la rhétorique ou au “vouloir-dire”. »
Serge Kaganski, « Useless », Les Inrockuptibles, le 6 février 2008.
« Jia Zhang-ke tisse (lui aussi !) une allégorie composite de son pays, à bonne distance des choses et des gens, antithèse exacte des reportages télé. »
Jacques Morice, « Useless », Télérama, le 9 février 2008.
« Sa patience à observer, la juste distance qu’il sait trouver par rapport à ceux qu’il filme, qu’ils se confient à lui ou qu’ils soient observés, font le prix de Useless : Jia Zhangke remonte de la société industrielle chinoise la plus médiatisée à la ville de ses racines personnelles, plus cachée du grand public. »
Hubert Niogret, « Useless », Positif n° 564, février 2008, p. 51.
Paris en hiver. La créatrice Ma Ke est venue présenter sa toute nouvelle marque "Wu Yong" à la Semaine de la mode Automne/Hiver 2007. Elle enfouit ses créations dans la terre pour que la nature et le temps y laissent leur empreinte. Elle privilégie les produits artisanaux qui parlent d'eux-mêmes et déteste les chaînes de montage. C'est une créatrice à l'encontre de la mode.
Fenyang, couverte de poussière, province du Shanxi. Une petite échoppe de tailleur dans la région minière fréquentée de temps en temps par des ouvriers venus pour des travaux de raccommodage et un peu de conversation. Dans la nuit noire, les lampes des mineurs et leurs cigarettes incandescentes semblent bien seules. Une femme coud, tenant sur ses genoux un sac plastique de vêtements raccommodés pour se réchauffer.
« (…) Useless s’inscrit dans une trilogie dont le premier volet était Dong sur le peintre Liu Xiaodong, et le second sur la créatrice de mode Ma Ke. (…) A ma grande surprise, je me suis rendu compte que sa collection me faisait réfléchir sur les réalités sociales de la Chine, y compris sur l’histoire, la mémoire, le consumérisme, les relations humaines, la grandeur et le déclin de la production industrielles. (…) Comme dans Dong, l’artiste, le sujet du film et moi-même nous sommes trouvés en face d’une même réalité et nous sommes partis du même point de départ. Ils travaillaient respectivement avec de la peinture et du tissu, moi avec une pellicule. »
Jia Zhang-Ke, [Dossier de presse],« Challenge :un entretien avec Jia Zhang-Ke », propos recueilli par Tony Rayns, Pékin/Londres, Août 2007.
« Là est la force du cinéma de Jia Zhang-Ke, dans ces allers-retours, dans cette façon qu’il a de fabriquer du réel à partir d’observations que chacun pourrait faire mais dont il ordonne le sens. Et c’est un portrait d’une remarquable justesse qu’une fois de plus il donne de la Chine, en ayant l’air de ne pas y toucher, de simplement montrer au spectateur. »
Emile Breton, « Chine : portrait en trois mouvements », L’Humanité, le 6 février 2008.
« Jia Zhang Ke ne faiblit pas, continue de nous subjuguer et de prendre à chaque nouveau film une dimension de plus en plus grande. Dans ce documentaire, le cinéaste chinois observe quelques effets et fragments de la mondialisation avec son sens habituel du cadrage précis, du réel palpitant dans chaque plan, d’un montage qui respire, imprimant une dimension politique à tout ce qu’il filme sans jamais avoir recours à la rhétorique ou au “vouloir-dire”. »
Serge Kaganski, « Useless », Les Inrockuptibles, le 6 février 2008.
« Jia Zhang-ke tisse (lui aussi !) une allégorie composite de son pays, à bonne distance des choses et des gens, antithèse exacte des reportages télé. »
Jacques Morice, « Useless », Télérama, le 9 février 2008.
« Sa patience à observer, la juste distance qu’il sait trouver par rapport à ceux qu’il filme, qu’ils se confient à lui ou qu’ils soient observés, font le prix de Useless : Jia Zhangke remonte de la société industrielle chinoise la plus médiatisée à la ville de ses racines personnelles, plus cachée du grand public. »
Hubert Niogret, « Useless », Positif n° 564, février 2008, p. 51.
SEANCES
Dimanche 4 mai à 17h
Mercredi 7 mai à 19h
Jeudi 8 mai à 21h
Mercredi 7 mai à 19h
Jeudi 8 mai à 21h