CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • MARS 2014
France, 1969, 1h28
avec Dominique Sanda
NUM • RÉÉDITION
avec Dominique Sanda
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S'ouvrant sur un suicide, Une Femme douce est un film sur une femme morte. Veillant sur le cadavre, un mari morfondu essaie de remonter le fil des événements qui ont conduit à ce désastre. La jeune femme revit dans ses souvenirs, ses évocations, sa conscience et tout le film va se tenir dans cet équilibre, cette confrontation, entre la mort présente et la vie qui a précédé.
"Bresson a placé cette tragédie dans le Paris de la fin des années 1960. Un premier travelling suit les grands boulevards, montre le cinéma Paramount (c'est la filiale française de ce studio qui a financé le film) et le metteur en scène joue en permanence de l'affrontement entre la prospérité insolente de l'époque et la douleur de son héroïne. Ce n'est pas que Bresson verse dans la protestation ou dans l'observation sociale. Il filme les objets avec la même fixité sans merci que les personnages et l'évidence de cette société qui vient de se baptiser "de consommation" s'impose comme une malédiction supplémentaire, comme un autre obstacle à l'aspiration à la pureté de l'héroïne.(...) La rigueur géométrique des plans, la grâce austère des rares mouvements de caméras imposent leur ordre sans pitié à cette histoire misérablement humaine. Sorti un an après la révolte étudiante parisienne, une semaine après Woodstock, Une femme douce faisait l'effet d'une vanité dans un salon de peintures libertines. Presque un demi siècle plus tard, le film n'a rien perdu de ses pouvoirs."
Thomas Sotinel, Le Monde
"Bresson a placé cette tragédie dans le Paris de la fin des années 1960. Un premier travelling suit les grands boulevards, montre le cinéma Paramount (c'est la filiale française de ce studio qui a financé le film) et le metteur en scène joue en permanence de l'affrontement entre la prospérité insolente de l'époque et la douleur de son héroïne. Ce n'est pas que Bresson verse dans la protestation ou dans l'observation sociale. Il filme les objets avec la même fixité sans merci que les personnages et l'évidence de cette société qui vient de se baptiser "de consommation" s'impose comme une malédiction supplémentaire, comme un autre obstacle à l'aspiration à la pureté de l'héroïne.(...) La rigueur géométrique des plans, la grâce austère des rares mouvements de caméras imposent leur ordre sans pitié à cette histoire misérablement humaine. Sorti un an après la révolte étudiante parisienne, une semaine après Woodstock, Une femme douce faisait l'effet d'une vanité dans un salon de peintures libertines. Presque un demi siècle plus tard, le film n'a rien perdu de ses pouvoirs."
Thomas Sotinel, Le Monde
Séances
Dimanche 9 mars 20h30
Jeudi 13 mars 18h30
Samedi 15 mars 15h
Dimanche 16 mars 14h30
Jeudi 13 mars 18h30
Samedi 15 mars 15h
Dimanche 16 mars 14h30