WOODY ALLEN • AOÛT-SEPTEMBRE 2016
USA, 1989,1h20, VOSTF
avec Woody Allen, Mia Farrow, John Buckwalter
avec Woody Allen, Mia Farrow, John Buckwalter
Par la bouche d’aération de l‘appartement où elle travaille, Marion entend les séances d’analyse d’une jeune femme. Cela va l’amener à réévaluer sa vie... Dans presque tous les films de Woody Allen il est question de psychanalyse, y compris souvent au détour d’un bon mot mais ici, elle est au centre, moteur de l’action. Comme est au centre de tout l’héroïne qui entend, puis va s’entendre dire ce qu’elle est pour les autres : tout s’imbrique dans le scénario qui met en place des messages dont on voit le chemin sur le visage de Marion et la mise en scène épouse son style, contrôlé et froid. À l’époque Allen avait le même âge que son héroïne. Et il n’est pas anodin de signaler qu’il a pris pour ce film le chef opérateur de Bergman.
"Quand sort Une autre femme en 1988, Woody Allen vient d’essuyer deux échecs consécutifs. Le drame aux accents bergmaniens September et la comédie autobiographique Radio Days ont rebuté le public américain, effaçant une cote de sympathie regagnée trois ans plus tôt avec La Rose pourpre du Caire (1985) et Hannah et ses sœurs (1986). Si la collaboration entre Gena Rowlands et le cinéaste new-yorkais emballe la critique et le public en Europe, où les films de Cassavetes sont redécouverts avec enthousiasme, Une autre femme marque en quelque sorte une rupture définitive avec la patrie d’origine du réalisateur. Avec ce film, Woody Allen atteint l’apogée de sa période bergmanienne, dressant avec une impressionnante maîtrise formelle et narrative un bouleversant portrait de femme et offrant à Gena Rowlands son plus beau rôle hors sa filmographie avec Cassavetes. Fabien Reyre, Critikat.com
"Au son de Bilbao Song, de Kurt Weill, joué tendrement au piano, Marion (Gena Rowlands, superbe), la prof de philo, la brechtienne acharnée, la militante d'Amnesty International, achève en larmes un périple intérieur. Quoi, elle aurait mal agi, elle qui n'aspirait qu'à faire le bien ? Elle aurait fait le vide en elle et autour d'elle, par inconscience, par ambition, par peur d'aimer ? Ils sont cruels, les fantômes de son passé, qui, soudain, lui font face et lui font voir l'autre femme en elle, celle sans doute qu'elle refusait d'être. Mais comme Woody Allen est un humaniste lucide et généreux, qu'il cherche constamment à refléter la complexité de l'être humain, il provoque aussi la brève rencontre de l'héroïne avec une de ses anciennes étudiantes pour qui elle aura représenté la lumière.
Dans le fond, Marion était-elle le monstre décrit par ses proches ? A la fin, en deuil de son passé, elle se dit sereine. Sauvée, sans doute, par une autre « autre femme », dont elle a surpris, sans le vouloir, les confidences faites à son psy. Une inconnue enceinte et désespérée, paradoxalement prénommée Hope, « Espoir », comme la toile de Klimt à laquelle elle ressemble. Dans la veine dramatique de Woody Allen, ce film - l'un de ses plus méconnus - est aussi le plus abouti. Court, âpre, épuré, s'y manifeste l'influence de ses deux maîtres : Tchekhov et Bergman." Pierre Murat, Télérama
"Quand sort Une autre femme en 1988, Woody Allen vient d’essuyer deux échecs consécutifs. Le drame aux accents bergmaniens September et la comédie autobiographique Radio Days ont rebuté le public américain, effaçant une cote de sympathie regagnée trois ans plus tôt avec La Rose pourpre du Caire (1985) et Hannah et ses sœurs (1986). Si la collaboration entre Gena Rowlands et le cinéaste new-yorkais emballe la critique et le public en Europe, où les films de Cassavetes sont redécouverts avec enthousiasme, Une autre femme marque en quelque sorte une rupture définitive avec la patrie d’origine du réalisateur. Avec ce film, Woody Allen atteint l’apogée de sa période bergmanienne, dressant avec une impressionnante maîtrise formelle et narrative un bouleversant portrait de femme et offrant à Gena Rowlands son plus beau rôle hors sa filmographie avec Cassavetes. Fabien Reyre, Critikat.com
"Au son de Bilbao Song, de Kurt Weill, joué tendrement au piano, Marion (Gena Rowlands, superbe), la prof de philo, la brechtienne acharnée, la militante d'Amnesty International, achève en larmes un périple intérieur. Quoi, elle aurait mal agi, elle qui n'aspirait qu'à faire le bien ? Elle aurait fait le vide en elle et autour d'elle, par inconscience, par ambition, par peur d'aimer ? Ils sont cruels, les fantômes de son passé, qui, soudain, lui font face et lui font voir l'autre femme en elle, celle sans doute qu'elle refusait d'être. Mais comme Woody Allen est un humaniste lucide et généreux, qu'il cherche constamment à refléter la complexité de l'être humain, il provoque aussi la brève rencontre de l'héroïne avec une de ses anciennes étudiantes pour qui elle aura représenté la lumière.
Dans le fond, Marion était-elle le monstre décrit par ses proches ? A la fin, en deuil de son passé, elle se dit sereine. Sauvée, sans doute, par une autre « autre femme », dont elle a surpris, sans le vouloir, les confidences faites à son psy. Une inconnue enceinte et désespérée, paradoxalement prénommée Hope, « Espoir », comme la toile de Klimt à laquelle elle ressemble. Dans la veine dramatique de Woody Allen, ce film - l'un de ses plus méconnus - est aussi le plus abouti. Court, âpre, épuré, s'y manifeste l'influence de ses deux maîtres : Tchekhov et Bergman." Pierre Murat, Télérama
Séances
mardi 6/09 20:30 - - samedi 10/09 19:00 - - mardi 13/09 18:30>