Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Videodrome


de David Cronenberg



CINEMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • AVRIL 2015

Canada, 1984, 1h27, VOSTF
avec James Woods, Deborah Harry, Sonja Smits, Peter Dvorsky
NUM • VERSION RESTAURÉE

Videodrome
Le patron d'une petite chaîne sur le câble capte par hasard un mystérieux programme-pirate dénommé Vidéodrome, qui met en scène d'étranges situations. Son visionnage provoque peu à peu des hallucinations et autres altérations physiques. La frontière entre réalité et univers télévisuel devient bien mince, et la folie guette... Toutes les obsessions de David Cronenberg sont magnifiées dans cette fausse série B : le corps en folie (un vagin béant pousse sur le ventre de James Woods transformé en magnétoscope humain), le virtuel plus réel que le réel et l'aliénation contemporaine.


"Cronenberg refuse tout jugement sur le voyeurisme (sinon sur les processus de domination qui le mettent à leur service), mais se joue de lui. Videodrome regorge d’humour noir, d’un ludisme à la fois choquant et délicieux (annonçant eXistenZ, sa reprise 90’s). Contrairement au Professeur O’Blivion, dont le monologue est la forme favorite de discours d’après sa fille Bianca ("blanche" en italien) et qui rêve de purifier l’image (alors même que ses cassettes tiennent de la plus pure mise en scène de soi), Cronenberg dialogue, interroge l’impur, s’amuse de notre fascination, de nos identifications faciles, reconnaît l’excitation que nous ressentons tous, le vecteur de désir que représente tout nouveau média. Cette réflexivité ludique et outrageuse fait l’intemporalité d’un film qui, passé inaperçu à sa sortie (suite à une sortie en catimini après une projection-test désastreuse), ne cesse de prendre de l’importance avec le regard rétrospectif que nous portons sur l’évolution du cinéma et des technologies contemporaines. La drôlerie et le trouble s’y mêlent, l’excitation le dispute à l’émotion amoureuse, le dégoût à la fascination, la sidération à la réflexivité, dans une incarnation de la vision si riche de cet auteur, cette nouvelle chair promise à un bel avenir. "Long live to the New Flesh ! " (And see you in Pittsburgh…)"

Jean-Gavril Sluka, DVDClassik

Séances

Mardi 5/05 20:30
Vendredi 8/05 16:30
Samedi 9/05 22:00
Mercredi 13/05 18:30
Jeudi 14/05 16:30
Vendredi 15/05 16:45